En 1989, le Phare de Kerbel cesse de fonctionner, après avoir guidé les marins de son éclat pendant près de 75 ans. Il restera alors la propriété des phares et balises pendant 14 années supplémentaires, en tant que logement de fonction. Ce n’est qu’en 2003, lorsqu’il est racheté par M. Jegat, que le Phare de Kerbel commence sa nouvelle vie. Son nouveau propriétaire se lance dans des travaux titanesques : descendre l’ancienne tour à feu de 6 tonnes de béton grâce à une grue de 180 tonnes, et déposer à sa place au sommet du phare la verrière préalablement assemblée au sol, qui abritera le studio et permettra de profiter de l’incroyable panorama à 360°. L’appartement culmine à 25 mètres de haut et n’est accessible qu’après avoir gravi les 126 marches de granit qui y mènent, l’équivalent d’un immeuble de sept étages.

 Si le studio en haut du phare représente la modernité et l’innovation, la maison du gardien quant à elle, représente la tradition. Elle est en effet née avec le phare en 1913 et en a toujours abrité les gardiens successifs. Rénovée à partir de 2003, pour lui apporter du confort, elle a néanmoins gardé l’esprit de ses premiers habitants et on y trouve encore des éléments d’origine tels que l’escalier ou le puits. A partir de l’électrification du phare en 1932, c’est aussi de là que le gardien allumait chaque jour la lanterne.

 Honorine Le Guen a 23 ans en 1925 lorsqu’elle obtient son affectation en tant que gardienne du Phare de Kerbel, elle est alors la première femme de France à exercer ce métier. Le phare fonctionnait à la vapeur de pétrole, aussi, Mme Le Guen venait chercher de l’huile dans la réserve, et la montait 126 marches plus haut afin d’alimenter la lanterne. Aujourd'hui cette réserve d’huile a été rénovée en petit logement de plein pied.

  Le jardin, lors du réaménagement du phare, a été pensé pour la détente de ses occupants. Que ce soit en été sur un transat au bord de la piscine ou en hiver bien au chaud dans le sauna qui a offert une deuxième vie à la lanterne de 6 tonnes de béton après que celle-ci fut descendue du sommet du phare, chacun y trouvera toujours son moment de relaxation. C’est donc à l’intérieur de ce qui jadis abritait la lentille de Fresnel guidant les navires vers l’entrée de la rade de Lorient, que vous pourrez aujourd'hui profiter d’une chaleur réconfortante.